Le djembé est un instrument de percussion originaire d’Afrique qui occupe une place particulière dans la musique traditionnelle et contemporaine du continent. Son fût en bois sculpté et sa peau de chèvre ou d’antilope tendue contribuent à créer des sonorités uniques et envoutantes. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les différentes facettes de cet instrument riche et fascinant.
Histoire et origine du djembé
La naissance du djembé remonterait au 12ème siècle dans l’Empire du Mandingue situé entre le Mali, la Guinée, le Sénégal, et la Côte d’Ivoire actuels. Les premiers instruments étaient probablement fabriqués par les forgerons locaux, qui ont ensuite transmis leur savoir-faire aux générations suivantes.
Dans cette région, la caste des griots (conteurs et musiciens) joue un rôle central dans la transmission orale des traditions. Le djembé devient alors un véritable vecteur culturel et lutte contre l’influence arabo-musulmane et coloniale européenne. La dissémination du djembé s’est amplifiée avec les mouvements migratoires et les échanges commerciaux au cours des siècles.
Caractéristiques et fabrication du djembé
Le djembé se compose essentiellement de deux parties : le fût et la peau. Ces éléments sont minutieusement travaillés afin d’obtenir une qualité sonore optimale.
Le fût en bois sculpté
Le fût est généralement réalisé dans un tronc d’arbre évidé, dont les essences peuvent varier en fonction des disponibilités locales. Les bois les plus couramment utilisés sont le lignum vitae, le mora, le djalla et l’iroko. Le choix du bois influe directement sur la qualité sonore du djembé ainsi que sa durabilité et son poids.
La fabrication d’un fût traditionnel exige un réel savoir-faire artisanal qui consiste à évider et tailler le bois pour obtenir la forme conique caractéristique du djembé. Cette étape peut prendre plusieurs jours et requiert une certaine habileté pour éviter les fissures et autres défauts pouvant altérer la qualité du son.
La peau de chèvre ou d’antilope tendue
La peau recouvrant le dessus du fût de bois est choisie parmi celles de chèvre ou d’antilope. La préparation et la fixation de la peau nécessitent également un grand soin. Après avoir été nettoyée et séchée, elle est découpée aux dimensions du djembé puis fixée au moyen de cordes et d’anneaux en métal. Une fois mise en tension, la peau comporte encore quelques irrégularités comme des plis ou poches d’air qu’il convient de corriger pour obtenir une surface parfaitement lisse.
Le choix de la peau influe également sur les sonorités du djembé. En effet, les peaux d’antilope procurent généralement des sons plus graves tandis que celles de chèvre confèrent un timbre aigu et claquant à l’instrument.
Les techniques de jeu et les types de sons
Grâce à sa grande polyvalence, le djembé est capable de produire une large gamme de sons et de rythmes différents. Pour ce faire, il existe plusieurs techniques de frappe utilisées par les percussionnistes pour moduler les sonorités de leur instrument.
La frappe à main ouverte
Il s’agit de frapper la peau du djembé avec la paume et les doigts écartés, en évitant que la main ne reste collée à la peau après la frappe. Ce type de frappe produit un son plein et profond qui peut servir de base rythmique.
La frappe en coussinet
Cette technique consiste à utiliser l’avant-bras comme appui sur la bordure du fût tout en plaçant la paume de la main légèrement courbée sur la peau, créant ainsi une petite poche d’air entre les deux. La frappe en coussinet permet de jouer des notes caractéristiques du djembé telles que les slaps (sons secs et claquants) et les tons ouverts (sons aigus).
Le jeu avec les baguettes
Certaines traditions musicales africaines du djembé font également appel à des baguettes ou tiges en bois pour frapper l’instrument. Ce type de jeu produit un son plus léger et cristallin, permettant d’enrichir encore davantage la palette sonore du djembé.
Le djembé dans la musique moderne
Au fil des années, le djembé est devenu très prisé par les musiciens du monde entier, notamment grâce à sa grande versatilité et à ses capacités expressives. Dans les formations jazz, rock ou world music, il peut apporter une touche d’exotisme et de chaleur tout en enrichissant le spectre rythmique.
D’autre part, de nombreux artistes contemporains intègrent cet instrument dans leurs compositions comme par exemple le célèbre batteur américain Mickey Hart, qui privilégie les percussions ethniques dans ses œuvres. Le djembé occupe ainsi une place de choix dans le cœur du grand public et continue de propager un héritage culturel séculaire à travers le temps et les genres musicaux.
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